Le gouvernement congolais hausse le ton face aux violences persistantes dans l’Est du pays. Dans un communiqué officiel publié le jeudi 08 mai, le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières accuse l’armée rwandaise et les rebelles du M23/AFC de commettre de graves exactions dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Selon le communiqué, entre le 12 avril et le 7 mai 2025, plus de 300 assassinats et exécutions sommaires ont été recensés, ainsi que 124 viols, plus de 315 cas de tortures, des arrestations arbitraires, des recrutements forcés, et une série de pillages et destructions de biens publics.
Le ministère dénonce également la transformation illégale de plusieurs entités coutumières par les forces rwandaises et le M23. Des chefs traditionnels auraient été arrêtés ou enlevés, comme Janvier Kabumba Bangumya, leader coutumier du groupement de Rusayo, capturé avec son fils depuis le 4 avril. Des individus sans légitimité auraient été placés à la tête de certaines chefferies.
Par ailleurs, Kinshasa évoque également un renforcement inquiétant des positions militaires du M23 sur plusieurs lignes de front, et l’intensification des bombardements sur des zones habitées comme Lubero, Rutshuru ou encore Kabare et Fizi. Ces actions sont qualifiées de « violation flagrante du cessez-le-feu ».
Autre point d’inquiétude : la mise en place d’une administration parallèle dans les territoires occupés par le M23, accompagnée de nominations illégales dans les divisions territoriales. Le gouvernement accuse par ailleurs le groupe rebelle de poursuivre des travaux d’aménagement routier à Rubaya, avec le soutien d’une entreprise privée et sous supervision rwandaise.
Le gouvernement congolais appelle la communauté internationale, notamment les Nations Unies, à condamner ces actes qu’il qualifie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il exige des sanctions ciblées contre les auteurs présumés de ces violations, tout en réaffirmant sa volonté de défendre l’intégrité du territoire national.
La rédaction