Comme en 2018, le débat sur la nationalité des candidats présidents de la République refait surface à une année du scrutin. Un sujet qui concerne particulièrement l’ancien gouverneur de l’ex-province minière du Katanga, Moïse Katumbi, candidat à l’élection présidentielle de 2023, dont la nationalité avait déjà fait l’objet des débats en 2018.

En effet, après avoir survécu à la proposition de loi de l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani, proposant que le candidat à la présidence soit désormais « né de père et de mère congolais », Katumbi est de nouveau dans le viseur.

Cette fois-ci, des députés dits révolutionnaires, dissidents de la famille politique de Katumbi, encouragent la justice congolaise à “piocher sur le dossier de chaque candidat déclaré à la présidentielle, particulièrement concernant la nationalité”.

“Katumbi va dans les cérémonies des juifs, il ne cesse de brandir la nationalité de ses parents, l’amener à la tête du pays, c’est brader la RDC (…)”, soutient le député, Eric Ngalula, membre du parti présidentiel qui appelle, au passage, à faire bloc contre la candidature annoncée de l’ex-gouverneur du Katanga à la présidentielle

Pour Steve Mbikayi, ancien ministre et membre de l’Union sacrée, le débat sur la nationalité de Moïse Katumbi est « rétrograde ». Il estime que la candidature de Katumbi à la prochaine présidentielle doit être retenue. « Il ne faut pas induire le chef de l’État en erreur, notre pays est fragile », dit-il.

Pour le camp de Moïse Katumbi, la question de la nationalité est déjà réglée par la Constitution. « Nous ne devons pas faire marche arrière dans le pays. Il faut que l’on respecte la Constitution du pays. S’il y a de l’injustice, nous allons le dénoncer, nous allons nous défendre. Et cette division ou mieux distraction, nous ne pouvons jamais l’accepter. », rétorquait en mai dernier Moïse Katumbi.

La Constitution de la RDC stipule en son article 10 que « la nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition ». Elle est d’origine si l’un ou les deux parents sont Congolais.

A la clarté de cet article comme l’eau de roche, l’on ne comprend pas pourquoi, pour avoir annoncé sa candidature à la présidentielle du 20 décembre 2023, Moïse Katumbi doit faire l’objet de cette discrimination qui n’honore pas et pire, jette même le discrédit sur le pays.

Réagissant à cette campagne contre le président de « Ensemble pour la République », certains analystes se posent des questions. Car, si Moïse Katumbi est réellement un étranger comme certains nous le présentent aujourd’hui, à quel titre alors son passeport congolais lui avait été remis ? Et que dire de celui qui le lui avait remis et a-t-il quel statut ? Aussi, Moïse Katumbi serait un étranger, comment avait-il été consulté par le président de la République pour faire basculer majorité au Parlement. D’autres sources affirment même qu’il lui aurait été proposé le poste de Premier ministre pour remplacer le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Les Congolais doivent bien réfléchir. Parce que, même par absurde ou par dysfonctionnement cognitif le plus retardé, concluent ces mêmes analystes qui refusent de croire en un tel raisonnement par procuration et par analogie.

Retour triomphal à Lubumbashi, son fief

Notons qu’à son retour le lundi 19 décembre de Qatar, Moïse Katumbi a été porté en triomphe dans son fief à Lubumbashi. Il a atterri à l’aéroport de la Luano côté Monusco.

Mais en allant à Doha, il était sorti par le poste frontière de Mokambo pour la Zambie où il avait pris son avion. Selon des sources dans la capitale du Haut-Katanga, le monde qu’il a drainé est un message qui ne trompe pas sur la force et l’encrage du président de « Ensemble pour la République » qui attend voir sa candidature à la magistrature suprême être validée au cours du congrès organisé par son parti du 19 au 21 décembre.

LRP

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