Un sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement des Communautés d’Afrique de l’Est (EAC) et d’Afrique australe (SADC) s’est tenu le samedi 7 février à Dar es-Salaam, en Tanzanie. Cet événement a réuni les dirigeants régionaux dans un esprit de coopération afin d’aborder la crise sécuritaire persistante en République démocratique du Congo (RDC).

Coprésidé par le président du Kenya, Dr William Ruto, et le président du Zimbabwe, Dr Emmerson Mnangagwa, le sommet a vu la participation de plusieurs chefs d’État, notamment ceux de la Tanzanie, de la RDC, de l’Afrique du Sud, de la Somalie, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Zambie. Des représentants de haut rang, tels que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ainsi que les secrétaires exécutifs des deux organisations, Elias Magosi et Veronica Nduva, étaient également présents.

Les dirigeants ont exprimé leur vive inquiétude face à l’aggravation de la situation sécuritaire à l’est de la RDC. Le conflit a engendré des pertes humaines considérables, une crise humanitaire majeure et des souffrances accrues pour les populations locales, notamment les femmes et les enfants.
Le sommet a adressé ses condoléances aux victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Les discussions ont conduit à un appel urgent à la cessation immédiate des hostilités et à l’instauration d’un cessez-le-feu, au rétablissement des services publics essentiels, notamment l’approvisionnement en denrées alimentaires, ainsi qu’à une résolution pacifique du conflit en s’appuyant sur les processus de Luanda et de Nairobi.

Par ailleurs, le sommet a mandaté les chefs d’état-major de l’EAC et de la SADC pour élaborer des directives techniques dans les cinq jours à venir, avec des priorités telles que :

  • L’établissement d’un cessez-le-feu immédiat ;
  • La sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes ;
  • L’acheminement de l’aide humanitaire, y compris l’évacuation des blessés ;
  • La réouverture des principales voies d’approvisionnement ;
  • La sécurisation des voies de navigation sur le lac Kivu, entre Goma et Bukavu ;
  • La réouverture immédiate de l’aéroport de Goma ;
  • La formulation de recommandations pour des interventions de facilitation connexes.

Dans la foulée, le sommet conjoint a réitéré que les processus de Luanda et de Nairobi étaient indispensables à la recherche de solutions et a exigé leur fusion en un seul processus Luanda/Nairobi.

“Le sommet conjoint a convenu, en conséquence, de renforcer les deux processus afin d’en accentuer la complémentarité et a chargé les coprésidents, en consultation avec l’Union africaine, d’examiner l’apport de facilitateurs supplémentaires et d’effectuer leur nomination, en élargissant les candidatures à d’autres régions d’Afrique, afin de soutenir le processus de fusion”, peut-on lire dans le communiqué final.

Notons également que le sommet conjoint a exigé la reprise des négociations et du dialogue directement avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23, dans le respect du processus Luanda/Nairobi.

Alors que la situation reste critique en RDC, ce sommet conjoint marque-t-il un pas significatif vers une réponse collective des États africains pour résoudre ce conflit complexe ?

Seul le suivi des engagements pris lors de ces assises sera crucial pour garantir la mise en œuvre des actions décidées.

Eldad B.

Please follow and like us:
Pin Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *