En République démocratique du Congo, de violentes intempéries ont frappé dans la nuit du 8 au 9 mai le village de Kasaba, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu. Les fortes pluies ont entraîné la crue des rivières Kasaba et Bekya, provoquant des inondations dévastatrices au bord du lac Tanganyika.
Le bilan humain est lourd : selon Sammy Kalonji, administrateur du territoire de Fizi, plus de 110 corps ont été retrouvés, près de 850 personnes sont désormais sans abri, 150 maisons se sont effondrées et plus de 40 blessés ont été recensés.
De son côté, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a dressé un bilan de 62 personnes mortes et une trentaine d’autres blessés.
D’après Mathieu Alimasi, député provincial, le village de Kasaba, situé de part et d’autre de la rivière, a été en grande partie englouti par les eaux. Les habitations, majoritairement construites en matériaux précaires, n’ont pas résisté à la force de la crue. Des éboulements ont également été signalés, et plusieurs personnes sont encore portées disparues.
Cette catastrophe survient dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par les affrontements entre l’armée congolaise appuyée par les Wazalendo et les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda. Jacques Alimasi, président de la société civile de Fizi, appelle les parties en conflit à ne pas entraver l’acheminement de l’aide humanitaire : « La population sinistrée dort à la belle étoile, sans nourriture ni fournitures de base. Nous demandons un couloir humanitaire sécurisé pour permettre l’arrivée rapide des secours. »
Le gouvernement provincial du Sud-Kivu, basé à Uvira, a envoyé une équipe d’urgence sur place pour évaluer la situation et organiser la réponse humanitaire.
La rédaction