Le ministère public a requis, mercredi 23 avril 2024, 20 ans de prison contre l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, accusé de détournement de 115 millions de dollars destinés au projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Deux autres personnalités sont visées par la même peine : Déogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, et l’homme d’affaires sud-africain Grobler Christo Stephanus. Le parquet a demandé leur arrestation immédiate.
Le procureur général a également requis 10 ans d’inéligibilité pour Matata, 5 ans pour Mutombo, et l’expulsion de Stephanus du territoire congolais après exécution de sa peine.
Les trois prévenus sont poursuivis pour détournements présumés via des surfacturations, la création de sociétés écrans et des avantages financiers indus. Matata et Mutombo sont aussi accusés d’avoir omis de verser 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.
L’affaire a été mise en délibéré. Le verdict est attendu le 14 mai.
Absent à l’audience, Matata Ponyo a invoqué ses immunités parlementaires, soutenu par une décision de l’Assemblée nationale datée du 17 avril 2025, qui juge les poursuites « inconstitutionnelles » sans levée préalable de l’immunité. Dans une lettre adressée à la Cour, il affirme se conformer à la position du Parlement.
Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a récemment rappelé que la levée des immunités relève exclusivement du Parlement, en appelant la Cour à respecter la procédure.
Eldad B.