Dans un communiqué rendu public le lundi 16 décembre, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) fustige l’inaction de l’Assemblée nationale concernant la motion de défiance initiée contre le Ministre d’État en charge des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro.
Pour ce Centre de Recherche, malgré l’engagement initial de plusieurs députés nationaux, la session parlementaire de septembre s’est clôturée sans aucun débat sur cette motion, laissant des interrogations sur l’efficacité du contrôle parlementaire.
Le CREFDL rappelle que l’article 235 alinéa 6 du Règlement Intérieur de la chambre basse du Parlement stipule que “le débat et le vote de la motion de défiance ne peuvent avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt”.
Par ailleurs, le CREFDL dénonce des manœuvres politiques. “Quelques jours après le dépôt de cette motion, il s’en est suivi le retrait des signatures des députés du MLC et le désistement des autres élus signataires ou non. Ces agissements constituent une violation de l’alinéa 3 de l’article cité ci-haut, qui renseigne ‘qu’à partir du dépôt d’une motion de défiance, aucune signature ne peut être ni retirée, ni ajoutée’”, peut-on lire dans ce communiqué.
Et de poursuivre : “L’attitude observée et les agitations ayant suivi cette scène soulèvent la question de l’efficacité du contrôle parlementaire de l’action du Gouvernement”.
Pour le CREFDL, la population congolaise en général et les Kinois en particulier ont besoin de suivre le débat public sur la gestion des projets “Kinshasa zéro trou” et “Tshilejelu”, dont plus de 70,5 millions de dollars américains ont été mis à la disposition du Ministère des ITP, et près de 1 milliard $ pour le total des projets d’infrastructures routières exécutés entre 2021 et 2023.
“Les impacts de ces projets se font attendre jusqu’à ce jour”, déclare-t-il.
Dans la foulée, le CREFDL note que le cinéma observé ces derniers jours démontre que le bureau de l’Assemblée nationale est dans l’incapacité d’organiser une plénière au cours de laquelle les députés vont statuer sur le sort d’un membre du Gouvernement impliqué dans des dossiers sales, car craignant à son tour de subir un jour la même sanction.
“Ainsi, le CREFDL émet des craintes quant à l’avenir de cette action de contrôle parlementaire qui pourrait être classée et que le Ministre des ITP risquerait de ne plus répondre aux faits qui lui sont reprochés”, poursuit-il.
Le CREFDL demande au Président de la République d’appliquer des sanctions exemplaires pour mauvaise gestion, tout en incitant les citoyens à exiger des comptes pour garantir une meilleure gouvernance.
La rédaction