L’opposition congolaise vient de se doter d’une nouvelle plateforme politique baptisée “Sauvons la République démocratique du Congo”, créée à l’issue d’un conclave tenu du 14 au 15 octobre à Nairobi, sous la houlette de l’ancien président Joseph Kabila. Objectif affiché : « mettre fin à la tyrannie, restaurer la démocratie et favoriser la réconciliation nationale ».

Au cours de ces assises, les participants ont désigné Joseph Kabila président de la nouvelle structure politique. Dans leur déclaration finale, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « verdict inique » de la Haute Cour militaire, condamnant à mort l’ancien chef de l’État, et ont appelé à un dialogue sincère et inclusif.

Les participants ont rejeté « le monopole du pouvoir » qu’ils attribuent au président Félix Tshisekedi, tout en exprimant leur soutien à l’initiative de la CENCO-ECC pour un dialogue national.

Les signataires du texte fondateur de “Sauvons le Congo” parlent d’une crise multiforme en République démocratique du Congo, marquée selon eux par des dérives politiques, économiques et sociales. Ils accusent le régime en place d’avoir « violé la Constitution », « restreint l’espace démocratique » et « instrumentalisé la justice à des fins politiques ».

La nouvelle plateforme entend lancer une offensive diplomatique afin de sensibiliser les pays africains et les partenaires extérieurs à la situation du pays, tout en coordonnant les actions des partis et forces sociales opposés au pouvoir en place.

Les participants ont également réaffirmé leur adhésion aux 12 points de sortie de crise présentés par Joseph Kabila dans son dernier discours à la nation, considérés comme une feuille de route pour restaurer la paix et la stabilité.

Kinshasa dénonce une “messe noire”

En réaction, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a fustigé ce conclave, qu’il qualifie de « messe noire organisée par des condamnés de justice contre la République ».

« Le gouvernement congolais s’assumera contre les acteurs et initiateurs de cette réunion s’il est prouvé qu’elle prépare la déstabilisation des institutions de la République », a-t-il déclaré au micro de Top Congo FM.

Nairobi, terre d’accueil des ambitions politiques congolaises

Ce n’est pas la première fois que la capitale kenyane sert de cadre à la naissance d’alliances politiques congolaises. Avant “Sauvons le Congo”, deux autres plateformes majeures y ont vu le jour :

  • CACH (Cap pour le Changement), l’alliance électorale entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe en 2018 ;
  • L’Alliance Fleuve Congo (AFC), lancée par Corneille Nangaa en 2023, également à Nairobi.

Cette récurrence interroge : quelle relation lie donc l’opposition congolaise au Kenya ?

Pour plusieurs observateurs, Nairobi apparaît comme un espace politique neutre, loin des pressions du régime de Kinshasa, offrant un cadre plus sûr pour les discussions stratégiques.

La rédaction

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