L’ambassadrice de la République démocratique du Congo en France Isabel Tshombe a été rappelée le 29 décembre à Kinshasa par son ministre de tutelle Christophe Lutundula, soupçonnée de malversations financières. Plusieurs millions de dollars auraient été siphonnés ou détournés avant et durant sa gestion, des faits décelés à l’issue d’une mission de contrôle effectuée en octobre à Paris.

Les proches de l’accusée dénoncent un mépris du ministère, qui entretiendrait des relations tendues avec elle.

Les malversations sont nombreuses, selon le ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula. Il pointe une somme de près de 1,8 million d’euros de déficit dans la trésorerie de l’ambassade en seulement onze mois de gestion de Isabel Tshombe.

Des fonds issus de la vente des passeports aux requérants congolais, des recettes des frais des visas et autres actes de chancellerie. Ils avaient été utilisés par la diplomate parisienne sans justifications comptables, selon Kinshasa. D’autres malversations portent sur près de 900 000 euros de recettes de l’an 2022. Au total, Kinshasa affirme que la responsabilité personnelle de son ambassadrice semble engagée pour un peu plus de 2,5 millions d’euros.

« Acharnement » selon son entourage

La diplomate attendue dans la capitale congolaise devrait également s’expliquer sur le train de vie onéreux des employés. Dans les faits, il lui est reproché de n’avoir pas mis fin à l’octroi de plusieurs primes pompeuses au personnel : il s’agit notamment des indemnités de logement allant jusqu’à 25 000 euros mensuels. Christophe Lutundula s’irrite d’autant plus que ces sommes sont octroyées sans autorisation, ni notification.

Auprès de RFI, l’entourage de l’ambassadrice dénonce une délation sur fond d’acharnement. Certains faits allégués, selon un proche de la diplomate, sont antérieurs à sa prise de fonction.

Avec RFI

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