Lors de l’émission Dialogue entre Congolais (DEC) de Radio Okapi, le vice-Premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, Peter Kazadi, a fait savoir que les assaillants qui ont tenté un coup d’État et attaqué la résidence de l’Honorable Vital Kamerhe le dimanche dernier n’ont pas agi seuls ; il y a certainement des complices.
“Le problème au niveau de l’infiltration dans toutes nos institutions n’est plus à démontrer. Nous savons qu’ils [les assaillants] n’ont pas agi seuls, il y a certainement des correspondants qui sont dans nos rangs quelque part”, a déclaré Peter Kazadi.
À l’en croire, il y a eu des complices qui ont permis aux assaillants d’entrer avec des armes dans la capitale congolaise.
“Ces assaillants ont traversé nos frontières à partir de l’Angola pour atteindre la province du Kongo-Central. Donc il y a une certaine complicité”, a-t-il souligné.
Par ailleurs, le vice-Premier ministre de l’intérieur sortant a salué la promptitude avec laquelle les Forces de défense et de sécurité ont réagi et maîtrisé la situation. “Ils (NDLR : assaillants) étaient en fuite, ils sont allés là-bas et on les a maîtrisés, et l’opération n’a duré qu’une trentaine de minutes. Nos forces, bien que surprises, ont eu la promptitude de réagir et de maîtriser la situation”, s’est réjoui Peter Kazadi. L’occasion faisant le larron, il a indiqué que les enquêtes sont en train d’être menées pour identifier leurs complices afin qu’ils soient traduits devant les instances compétentes.
Notons qu’après l’attaque, le dimanche dernier, de la résidence de Vital Kamerhe et la prise d’assaut du Palais de la Nation par un groupe d’assaillants dirigé par Christian Malanga, un ancien officier de l’armée congolaise résidant aux États-Unis, l’opinion publique congolaise se pose moult questions sur les affirmations de l’armée congolaise et du gouvernement concernant une probable tentative de coup d’État étouffée. En outre, des sources officielles font état de 4 personnes décédées du côté des assaillants, dont le leader, Christian Malanga. Une quarantaine d’autres seraient aux arrêts. Parmi eux, des Congolais, 2 Américains et 1 Britannique. En même temps, des armes, des drones et des véhicules utilisés pour l’assaut ont été récupérés.
Pour le mouvement citoyen “Lutte pour le Changement” (Lucha), la facilité avec laquelle les assaillants ont assiégé le haut lieu des institutions politiques du pays suggère une possible complicité au sein de l’appareil de l’État. Dans un communiqué rendu public le même dimanche 19 mai, la Lucha estime que cet incident soulève de sérieuses questions sur les défaillances du système de sécurité.
“Comment des assaillants lourdement armés sont-ils entrés dans le pays ? Comment ont-ils pu atteindre le palais de la Nation sans grande difficulté ? Pourquoi les services de renseignement, si prompts à arrêter les voix critiques, n’ont-ils pas pu détecter les assaillants et déjouer leur attaque ?”, s’est interrogé ce mouvement citoyen.
Eldad Bwetu