En République démocratique du Congo, la campagne pour la présidentielle prévue le 20 décembre se poursuit sous tension. Les autorités ont refusé à l’opposant Martin Fayulu d’organiser son meeting de fin de campagne au Stade des Martyrs, le plus grand du pays. Le candidat à la présidentielle comptait faire une démonstration de force, mais le ministère des Sports a récusé la demande et l’opposant estime que les motifs sont fallacieux.

Pour rejeter la demande de location du stade, le ministre des Sports Kabulo Mwana Kabulo, évoque des « travaux d’inspection » en cours dans le stade de 80 000 places assises pour l’organisation des jeux africains de 2027.

« Nous avons beaucoup de contraintes avec le Stade des Martyrs, affirme-t-il. Nous avons des problèmes de tacheté, des robinets, des toilettes qui sont complètement bouchées, de protection de la pelouse. Tous les Congolais ont droit à ce stade s’il est disponible. Ça ne sert à rien de créer une polémique inutile. Il y a suffisamment d’espaces disponibles à Kinshasa, un leader qui tient à son meeting ne peut pas manquer une place. J’ai donné la même réponse à d’autres qui ont sollicité le stade pour leur meeting comme le gouverneur de Kinshasa, les grands clubs sportifs et autres. »

Délocalisation

Le stade ne sera disponible que début janvier, selon le ministre. Le camp de Martin Fayulu réplique. « Les raisons politiques fallacieuses et bidons qui sont avancées ne tiennent pas debout, déclare Prince Epenge, son porte-parole. Monsieur Félix Tshilombo a tenu son meeting au Stade des Martyrs il y a à peine 12 jours. On n’a pas évoqué ces raisons fallacieuses. C’est un deux poids deux mesures. En réalité, ils ont peur que Martin Fayulu étale toute sa popularité. Ce sont des manœuvres politiques qui consistent à empêcher certains candidats, principalement Martin Fayulu, à tenir ses meetings, à rencontrer les Congolais. »

À l’issue d’une réunion de crise mardi, Martin Fayulu et ses équipes ont décidé de délocaliser le meeting. Il se tiendra place Sainte-Thérèse, au cœur de la commune populaire de N’djili. Une délocalisation qui démontre les tensions dans lesquelles se déroule cette campagne. Martin Fayulu avait déjà accusé le gouvernement de l’empêcher de battre campagne en réquisitionnant tous les stocks de kérosène dans les aéroports. Une accusation rejetée par les autorités.

(Avec RFI)

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