Les rebelles du M23 se sont retirés ces derniers jours de plusieurs localités de l’est de la RDC où des soldats de la force régionale est-africaine sont en cours de déploiement, ont indiqué jeudi des sources civiles et militaires, constatant prudemment une accalmie dans les combats.

“La population se demande ce qui les a poussés à se retirer sans combat”, a déclaré par téléphone à l’AFP Alphonse Habimana, président de la société civile de Mweso, localité située dans le territoire de Masisi, à une centaine de km au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Selon lui, les rebelles sont allés vers un village à moins de 3 km de Mweso.

Ces mouvements interviennent alors que la diplomatie s’active pour obtenir un cessez-le-feu et un retrait des rebelles du M23 des positions qu’ils ont conquises depuis un an dans le Nord-Kivu.

Une force de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC en anglais), dont des militaires kényans et burundais sont déjà déployés, a été chargée de superviser le retrait des rebelles.

Un énième cessez-le-feu prévu pour le 7 mars n’avait pas été respecté. De violents combats ont eu lieu en fin de semaine dernière vers Saké, à moins de 30 km à l’ouest de Goma, et des échanges de tirs ont encore été signalés lundi. Mais depuis, aucun combat n’a été rapporté.

“Le M23 s’est retiré de plusieurs villages du territoire de Masisi et les soldats burundais s’y déploient depuis hier (mercredi)”, a déclaré une source au sein de la force de l’EAC. Ces villages se situent au nord de Saké en direction de la ville de Kitshanga qui, elle est toujours occupée par le M23, a précisé cette source.

“Le déploiement des Burundais se fait conformément à ce qui a été convenu entre les chefs d’États” d’Afrique de l’Est, a-t-elle ajouté.

Plus au nord, une source militaire a signalé le retrait des rebelles d’autres localités telles que Kibirizi et Kirima.

Ces mouvements sont interprétés très prudemment par les habitants, échaudés par de précédentes annonces de retraits non suivies d’effet dans le territoire voisin de Rutshuru, sous la supervision des soldats kényans de la force est-africaine.

“C’est un faux retrait”, a déclaré à l’AFP Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru. Selon lui, le M23 organise la relève de certains de ses hommes, “fatigués”, par de nouvelles recrues, tandis que “le gros de ses troupes” se prépare à de nouvelles attaques.

Ancienne rébellion majoritairement tutsi vaincue en 2013, le M23 a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU.

AFP

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