Peut-on admettre que la RDC demeure ” une société de pénurie” de sens, de mémoire, d’éthique et partant adore le décrochage, le déficit de “fusion des horizons ” qui tue la continuité dans l’action publique?

Qu’on acclame le changement ou la révision de la Constitution; ou au contraire, qu’on refuse, réfute une telle entreprise, la RDCongo demeure encore sous la coupe de cette Constitution de 2006. L’article 63, demeurant d’application, stipule que:” Tout congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure. Un service militaire obligatoire peut être instauré dans les conditions fixées par la loi. Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire sous peine de haute trahison.” Cet article 63 de la Constitution demeurant en état, la guerre grondant de partout, les législatures se succédant, les menaces toujours d’actualité, la loi résiduelle n’a pas été mise en place à ce jour.

Présentant la politique de la programmation militaire lors d’un briefing de presse sur les antennes de la RTNC, le 27 décembre 2022, alors ministre de la Défense nationale, le ministre Gilbert KABANDA déclarait : «Notre armée est I’une des rares qui n’a pas de réserve. Aussitôt que quelqu’un termine sa carrière dans I’armée, il est automatiquement oublié. Ce n’est pas normal d’avoir une armée d’actifs sans une armée des réserves. Cette politique a décidé de créer une réserve. Nous pensons créer un service obligatoire pour notre jeunesse notamment ceux qui terminent les humanités ».

Une pensée vient aussi à l’esprit : « Ce sont les conjonctures de crise qui conduisent à la prise de conscience politique, à la lutte, à la prise de parole et au changement. C’est pendant la crise que se nouent les contradictions, que I’unité des différents niveaux (économique, politique, idéologique) des pratiques sociales apparait et que la lutte politique veille et finalise la conscience des acteurs » (Benoit VERHAEGEN).

Alors, il convient de sortir de «l’esprit de mort» et promouvoir «l’esprit de vie », conjurer la “nécro-politique” (Achille MBEMBE) en surplomb qui plombent toute la vie publique.

Professeur Achille BUNDJOKO IYOLO

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