L’insécurité alimentaire en République démocratique du Congo s’intensifie, a averti mardi l’ONU en soulignant que le temps, les ressources et de l’argent manquaient pour inverser la tendance. Selon le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), environ 25,8 millions de personnes vont être confrontées cette année à une insécurité alimentaire aiguë dans le pays, soit environ un quart de la population.

Le PAM a besoin de 870 millions de dollars pour sa réponse humanitaire en RDC et il lui en manque 85%, soit 738,5 millions de dollars, a précisé l’agence de l’ONU.

« Nous manquons d’argent – et j’ai bien peur que nous manquions de ressources et que nous manquions de temps », a déclaré à la presse à Genève le porte-parole du PAM, Tomson Phiri.

La situation est particulièrement grave dans l’est du pays où le PAM veut atteindre 3,6 millions de personnes vulnérables ces six prochains mois. « Il existe un écart important entre le nombre de personnes dans le besoin et celles bénéficiant d’une aide alimentaire », a indiqué le responsable onusien.

« L’est du Congo est un exemple classique de crise oubliée. La région a tous les ingrédients d’une catastrophe humanitaire : conflit, accès limité, crise socio-économique et climatique et pénurie de financement paralysante », a-t-il égrené. Cette région « fait face à des groupes armés non étatiques actifs, aggravant le cycle de violences en cours, provoquant des déplacements massifs de population et exacerbant une situation humanitaire déjà fragile », a précisé Tomson Phiri.

Des acheminements d’aide humanitaire qui devraient prendre quatre jours prennent aujourd’hui trois ou quatre mois en raison de l’insécurité, a-t-il déploré.

Les gens « cherchent littéralement à survivre… La RDC est vraiment, vraiment dans une situation désespérée », a-t-il déclaré.

La RDC, plus grand pays d’Afrique subsaharienne, est secouée par des tensions politiques combinées à une crise sécuritaire et à des difficultés économiques.

Près d’un million de personnes ont fui l’est du pays depuis le début de l’année, avait indiqué jeudi l’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU.

Les groupes armés sévissent dans une grande partie de l’est de la RDC depuis trois décennies, héritage de guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000.

(AFP)

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