D’ici huit mois, le président Félix Tshisekedi achèvera son premier quinquennat à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Dès son ascension au pouvoir en 2019 à la suite d’une élection contestée, le chef de l’État avait promis la lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance et du social de la population. Réaménagé en mars, le gouvernement Sama Lukonde continue d’ailleurs de tenter d’articuler sa politique autour de ces engagements du président de la République. Avec succès ?

Dans leur troisième et dernière note thématique intitulée Près de 58 % des Congolais estiment que le pays va dans la mauvaise direction, publiée ce mercredi 26 avril, deux ans jour pour jour après l’investiture du gouvernement Sama Lukonde, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), relèvent une insatisfaction des Congolais de l’action du gouvernement.

D’après notre sondage réalisé à la mi-janvier, plus de 70 % des Congolais se disent déçus de l’action du gouvernement Sama Lukonde dans le domaine social. Le manque d’efficacité de l’exécutif à réduire le chômage et la pauvreté justifie certainement ce sentiment. Cela affecte également la perception des Congolais sur le chef de l’État et son chef du gouvernement.

L’assainissement (2,75 %), le transport public (5,31 %) et la sécurité (9,53 %), quant à eux, ont enregistré le plus faible taux de satisfaction chez les Congolais.

« Le quinquennat du chef de l’État a commencé avec des projets ambitieux promettant de changer le quotidien de la population en un temps record : projets de 100 jours, programmes d’assainissements, nouveaux avions pour Congo Airways, etc. Aujourd’hui, la corruption, la mégestion, le manque de planification ou de volonté politique freinent la tenue de ces promesses », explique Jacques Mukena, chercheur principal au pilier gouvernance d’Ebuteli.

Cette note thématique confirme la persistance de la corruption en RDC. Plus de 30 % des Congolais pensent que cette dernière constitue le plus grand mal qui gangrène la gouvernance au pays, suivie du tribalisme (16,91 %), du clientélisme (11,29 %) et de l’impunité (10,38 %).

Toutefois, l’Inspection générale des finances (IGF), rattachée à la présidence, est en tête des institutions qui luttent efficacement contre la corruption pour 55,50 % des Congolais sondés, loin devant la Cour des comptes (8,84 %) qui a pourtant un rôle clef à jouer dans la bonne gestion des finances publiques.

« La redynamisation de l’IGF reste l’une des grandes réussites du quinquennat du chef de l’État en matière de lutte contre la corruption : en quatre ans, l’IGF a révélé à quel point la corruption est profondément ancrée dans le système congolais, paralysant ainsi le développement économique du pays. Mais ces efforts restent incomplets à cause de l’absence d’une justice efficace », confirme Jacques Mukena, chercheur principal au pilier gouvernance.

Enfin, ils sont près de 58 % des Congolais interrogés à penser que les choses ne vont pas dans la bonne direction dans le pays et qu’il faudra compter sur les efforts des nationaux pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve la gouvernance en RDC.

GEC

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