L’opposant et ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon a dénoncé mercredi ce qu’il estime être des manoeuvres visant à l’écarter de la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) où il est de nouveau visé par des poursuites judiciaires. Aujourd’hui sénateur et candidat déclaré à la présidentielle prévue le 20 décembre, M. Matata fut Premier ministre de 2012 à 2016 sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila Kabange qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019.

En novembre 2020, l’Inspection générale des Finances (IGF) congolaise avait conclu que 205 millions de dollars, sur 285 millions décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet-pilote à 250 km au sud-est de Kinshasa, avaient été détournés.

M. Matata a été nommément mis en cause comme « l’auteur intellectuel » du détournement. Ce qu’il conteste.

Son procès pour détournement s’était ouvert en mai 2021 devant la Cour constitutionnelle, jugeant en premier et dernier ressort. Puis, en novembre de la même année, la Cour s’était finalement déclarée « incompétente » pour le juger.

Lors d’une conférence de presse mercredi, M. Matata a affirmé que le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, avait accédé à une demande du procureur près la Cour constitutionnelle en vue de lever à nouveau son immunité parlementaire et relancer les poursuites contre lui. Selon le procureur, a-t-il expliqué, il y aurait des éléments nouveaux dans ce dossier de Bukanga-Lonzo.

« Sur base de quoi la Cour constitutionnelle redevient-elle compétente » pour me juger à nouveau?, s’est-il interrogé.

L’ancien Premier ministre a dénoncé « une sorte de gangstérisme qui s’installe au sein des hautes institutions pour éliminer certains candidats » à la présidentielle de décembre « au profit du candidat au pouvoir ».

« Je n’ai pas peur de comparaître devant la justice mais cela doit être fait conformément à la loi », a-t-il insisté.

Pour M. Matata, ce « dossier n’est pas juridique mais politique ». C’est un « acharnement politique », « un règlement de compte » pour avoir refusé d’adhérer à « l’union sacrée », la coalition politique du président Félix Tshisekedi, a-t-il affirmé.

M. Matata fait partie de la dizaine de candidats déjà déclarés à la présidentielle pour laquelle Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est candidat à un second mandat de cinq ans. A six mois de l’élection, le climat politique est de plus en plus tendu.

(AFP)

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