Le Dr Dénis Mukwege a finalement déposé sa candidature à la présidentielle du 20 décembre 2023 au Bureau de réception et de traitement des candidatures (Brtc) de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), à son siège sis boulevard du 30 Juin dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, le mardi 03 octobre 2023. C’est le résultat d’une longue stratégie qui date du régime passé pendant laquelle le Prix Nobel de la Paix de 2018 s’est appuyé sur la Dynamique des universitaires du Congo (DuC) et autres intellectuels congolais pour se forger une notoriété nationale dans la perspective de l’élection présidentielle de la mandature 2024-2028. Préparé et maintenu sciemment, le suspense aura duré près de trois ans.

Dans le cadre de cette stratégie, les intellectuels congolais acquis à la cause du Dr Dénis Mukwege ont organisé, ou tenté d’organiser, des conférences scientifiques dans certaines institutions d’enseignement supérieur et universitaire du pays. Si certaines l’ont pu être, d’autres, par contre, ont été interdites par les autorités académiques des institutions hôtes. Elles n’étaient pas dupes et naïves pour ne pas comprendre que derrière ces forums dits scientifiques se cachaient des visées politiques. Elles savaient qu’il voulait profiter de milieux étudiants pour s’en prendre au pouvoir et y préparer son électorat Nous y sommes !

Ces colloques, forums ou conférences « du savoir » étaient financés par Dénis Mukwege par le biais de ses comités d’organisation locaux ; question de ne pas apparaître ou de s’afficher en public. Quelque part, ça sent la désaffectation des dons des organisations philanthropiques en faveur de sa fondation à la politique.

Le responsable de l’Hôpital de Panzi à Bukavu, au Sud-Kivu, le célèbre gynécologue congolais s’est servi de la société civile comme tremplin pour plonger dans la politique en République Démocratique du Congo (RDC). Attribuer à cette composante la prise en charge de la caution électorale non remboursable de 160 millions (100 mille USD au taux de 2018) n’est qu’une roublardise. Les Congolais démunies ayant pour préoccupation journalière chercher comment nouer les deux bouts ne sont pas prêts à mettre la main dans une poche vide en vue de remplir la condition pécuniaire d’un prétendant à la Magistrature suprême.

L’Hôpital de Panzi qu’il a promis de dupliquer dans certaines villes n’a jamais connu un début de construction. Les campagnes de prise en charge gratuite des femmes victimes de fistule organisées par sa fondation y étaient sans impact.

« Réparer » la RDC comme les femmes fistuleuses

Du fait d’avoir forgé sa popularité nationale dans les activités médicales, Dr Dénis Mukwege rêve de réaliser le même exploit en politique. Réparateur des femmes, un qualificatif qui lui avait valu le Prix Nobel de la Paix en 2018, ses acolytes croient que leur candidat va également « réparer » la République Démocratique du Congo. Pour eux donc, ce pays est malade, très malade même et mérite une thérapie de choc que seul leur homme est capable d’administrer.

Cependant, ils devraient de s’interdire de confondre le bistouri que le chirurgien Mukwege applique sur les femmes souffrant de fistule avec la politique active. L’anesthésie qu’il administre à ces malades avant les opérations chirurgicales n’est pas celle pour trouver des solutions politiques, sécuritaires, économiques, sociales, etc. de la RD Congo. La salle d’opération de l’Hôpital de Panzi de Bukavu n’est pas à confondre avec le cabinet présidentiel du Palais de la Nation de Kinshasa.

La politique active et pure est différente des notions livresques et théoriques de la faculté de médecine. Renverser la majorité parlementaire en sa faveur comme l’avait fait Félix-Antoine Tshisekedi n’a aucune formule dans les cours de médecine ou des sciences politiques. C’est le fruit d’un laboratoire politique et non pharmaceutique où on fabrique des produits pour soigner les femmes fistuleuses et les victimes de viols et violences sexuelles.

Si le célèbre gynécologue congolais a des idées préconçues de bistouri pour « réparer » la RD Congo tel que le défendant ceux qui l’auraient poussé à postuler, il risque au contraire de précipiter le processus vers la mort de ce pays. Il serait désillusionné que la politique active, c’est autres chose. En d’autres termes, un célèbre gynécologue peut lamentablement échouer en politique.

Engagé sur un terrain glissant

Dénis Mukwege préfère abandonner son domaine de prédilection qu’est la médecine pratique pour migrer vers la politique active, un terrain glissant où tous les coups sont permis et partout ; qu’ils soient de poing, de pied, de tête, de bâton, de pierre, etc. Sa notoriété mondiale de Prix Nobel de la Paix n’est pas l’affaire des politiciens qui sont attaqués dans leur camp. Ils n’hésiteront pas de tirer à boulets rouges, d’utiliser leur « grande artillerie » sur le désormais candidats président de la République qui allonge la liste des adversaires de Félix Tshisekedi Tshilombo à la Magistrature suprême pour le discréditer et le trainer dans la boue.

Le dépôt de la candidature du Dr Dénis Mukwege met à nu la société civile congolaise où ceux qui parlent à son nom et remet en cause son impartialité au processus électoral. Dans leur semblant de dénonciations se cache en réalité leur intention de nuire aux tenants de pouvoirs afin de débrayer le chemin à leurs comptes. Il faut que soit mis fin à la politique d’hypocrisie, de l’Autriche.

Les membres des organisations de la société civile, y compris ceux des églises et confessions religieuses, ne pourraient plus être accrédités comme observateurs dans les bureaux de vote par la Céni. Ils feraient mieux d’être les témoins de Dénis Mukwege et des candidats députés nationaux et provinciaux de son obédience éparpillés dans certains partis et regroupements politiques de l’opposition.

Si non, il s’agirait de taupes infiltrées par la Centrale électorale parmi les témoins des candidats et les journalistes accrédités. Il est temps que les OSC qui ne se reconnaissant pas dans l’initiative de leurs collègues se prononcent clairement.

C’est à la manière d’un félin que Dr Dénis Mukwege a préparé sa course au sommet de l’Etat congolais en utilisant la société civile ou la Dynamique des universitaires du Congo (DuC). En cas d’échec, la justification sera facile : « Ce n’était pas venu de mon for intérieur, j’y avais été poussé ».

A l’idée d’une transition

Pour une certaine opinion, ce sont les occidentaux qu’il a côtoyés régulièrement dans ses tournées européennes et américaines qui l’auraient conseillé à prendre ce risque au dernier moment. Ces gens-là qui ont pour métier de déstabiliser les nations africaines préposeraient une transition à laquelle ils souhaiteraient la participation de Dénis Mukwege comme celle de Martin Fayulu, Moise Katumbi, Augustin Matata, Adolphe Muzito… qui n’ont eu comme obsession que de contester le processus électoral tout en y prenant part. Tous se mettre soudainement en ordre de bataille Les bousculades de leurs candidats aux Brtc et leur propre revirement à 180% à quelques jours de la fin du dépôt des candidatures en sont des preuves irréfutables.
Ils convient de signaler que le Dr Denis Mukwege a déposé son dossier de candidature après avoir mené librement ses activités politiques et scientifiques à Kinshasa ; chose qu’il ne pouvait pas faire dans une certaine époque. C’est une preuve que les droits de personnes sont garantis. Les fléchettes qu’il lance sur FATSHI ne se justifient pas.

Via LRP

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