Un projet de loi permettant d’interdire des applications comme TikTok est soutenu par la Maison Blanche.
Vers l’interdiction totale de TikTok aux États-Unis ? La Maison Blanche a soutenu, ce mardi, via son conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, un projet de loi, nommé Restrict Act » permettant l’interdiction d’applications comme le réseau social chinois.
Ce texte, porté par un sénateur démocrate et un sénateur républicain, « permettrait à l’État américain d’empêcher certains États étrangers d’exploiter des services technologiques (…) d’une manière qui menace les données confidentielles des Américains et notre sécurité nationale », a écrit le conseiller de la Maison Blanche.
De nombreux élus américains considèrent la plateforme de vidéos courtes et virales, qui appartient au groupe Chinois ByteDance, comme une menace pour la sécurité nationale. Ils craignent, tout comme un nombre croissant de gouvernements occidentaux, que Pékin ne puisse accéder aux données d’utilisateurs du monde entier via cette application.
TikTok s’en défend depuis des années, mais les tensions entre les deux pays et, récemment, la destruction d’un ballon chinois supposé espion, a fait monter les appels à faire preuve de fermeté contre la Chine. « Il est largement admis que TikTok constitue une menace pour notre sécurité nationale », a plaidé mardi l’influent élu républicain John Thune en présentant le texte, déjà soutenu par une douzaine de sénateurs.
Le directeur général de l’application entendu par le Congrès
Un projet de loi concurrent, présenté à la Chambre des représentants, a aussi franchi la semaine dernière une étape clé au Congrès. Fin février, la Maison Blanche avait déjà ordonné aux institutions fédérales de s’assurer que TikTok disparaisse de leurs smartphones sous 30 jours, en application d’une loi ratifiée début janvier par Joe Biden.
Interdire l’application reviendrait à « museler la liberté d’expression » de millions d’Américains, proteste TikTok, qui revendique plus d’une centaine de millions d’utilisateurs aux États-Unis. Le directeur général de l’application, Shou Zi Chew, sera entendu par le Congrès américain à la fin du mois.
L’application a déjà dépassé YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en « temps passé » dessus par les adultes américains, et talonne désormais Netflix.
La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires, et le parlement danois a annoncé avoir demandé aux députés et au personnel de supprimer l’application de leurs appareils.
Le Parisien