Des forces originaires du Soudan du Sud sont arrivées dans l’est de la République Démocratique du Congo. Elles viennent renforcer les effectifs de la force régionale est-africaine, en charge de la supervision du retrait des rebelles du M23. 

Des soldats sud-soudanais sont arrivés ce 2 avril dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) pour renforcer la force régionale est-africaine chargée de superviser le retrait des rebelles du M23. La force de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) est chargée, en plus de la force de l’ONU (Monusco), de ramener la paix dans l’Est congolais, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans.

Au moins 45 soldats sont arrivés dans la ville de Goma en fin de matinée le 2 avril et d’autres contingents sont attendus à des dates ultérieures. La majeure partie de la région est sous la coupe de douzaine de groupes armés, restes des guerres régionales des années 1990 et 2000.

Superviser le retrait des groupes armés

Le M23 (Mouvement du 23 mars), ancienne rébellion majoritairement tutsi, a repris les armes fin 2021 et est soutenue, selon la RDC et des experts de l’ONU, par le Rwanda, ce que Kigali dément.  Depuis 2022, il s’est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu jusqu’à quelques dizaines de kilomètres de Goma la capitale provinciale et a provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes.

La force de l’EAC, qui comprend outre les Sud-Soudanais des soldats du Kenya, du Burundi et de l’Ouganda, doit superviser un retrait programmé de la rébellion. “Bienvenue à Goma“, a déclaré le colonel Jok Akech, un officier de la force de l’EAC, en accueillant les soldats sud-soudanais. “Maintenant vous êtes dans un environnement opérationnel différent. Vous devez vous tenir prêts“, a-t-il ajouté.

Les provinces de l’est de la RDC sont en proie depuis près de 30 ans aux violences de dizaines de groupes armés.  Après la résurgence du M23, qui s’était fait connaître en 2012 en prenant Goma avant d’en être chassé, plusieurs initiatives régionales ont tenté de désamorcer le conflit, en vain. Un cessez-le-feu, obtenu avec la médiation de l’Angola, devait ainsi prendre effet le 7 mars mais s’est presque immédiatement effondré.

L’échéance du retrait pas respectée

Le 30 mars devait marquer la fin du retrait “de tous les groupes armés“, selon le calendrier adopté mi-février à Addis-Abeba par des chefs d’Etat de l’EAC. Mais cette échéance n’a pas été respectée.

Le commandant kényan de la force de l’EAC, le général Jeff Nyagah, a déclaré vendredi à des journalistes que le retrait prévu du M23 serait “séquentiel”, alors que, selon des témoins, les rebelles sont encore dans Bunagana. Cet important carrefour commercial à la frontière ougandaise avait été la première prise rebelle importante et était tombé aux mains du M23 le 13 juin 2022.

AFP

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