Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies entame jeudi une visite de trois jours en République démocratique du Congo, où des combats dans l’Est opposent l’armée à la rébellion du M23, a-t-on appris de sources onusiennes. Après plusieurs annonces d’arrêt des hostilités restées sans effet ces derniers mois, un cessez-le-feu était censé entrer en vigueur mardi.
La veille, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exhortait la rébellion à se conformer à cette trêve, tandis que le week-end dernier, le président français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, menaçait de sanctions les parties au conflit qui ignoreraient cette nouvelle échéance.
Mais les armes ne se sont pas tues dans la province du Nord-Kivu, où le M23, rébellion qui a repris les armes fin 2021, a continué depuis mardi d’étendre son territoire.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts des Nations unies et dénoncé par plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.
La délégation du Conseil de sécurité, attendue jeudi soir dans la capitale de RDC, où elle va rencontrer les autorités, dont le président Félix Tshisekedi, doit être samedi et dimanche à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d’un million d’habitants coincée entre le Rwanda à l’est, le lac Kivu au sud et les rebelles du M23 au nord et à l’ouest.
Les représentants du Conseil comptent « apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu », a indiqué dans un communiqué la Mission de l’ONU dans le pays (Monusco), et « évaluer le contexte dans lequel évolue » cette force.
Présente en RDC depuis 23 ans et forte encore aujourd’hui de plus de 16.000 hommes, la Monusco est de plus en plus critiquée dans le pays pour son incapacité à mettre fin aux violences en cours dans l’Est depuis près de 30 ans.
Durant l’année passée, plus de 800.000 personnes ont été affectées par les combats entre l’armée et le M23, a indiqué mercredi Farhan Haq, porte-parole adjoint d’Antonio Guterres.
AFP