La suspension du service d’anti-fraude en Ituri par Mme la procureure générale près la cour d’appel de l’Ituri au mois de mai dernier continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, sans compter les pauvres victimes innocentes recrutées comme agents de cette anti-fraude qui en paient le prix.
Des jours passent mais les noms de ceux qui agitent la toile sur la suspension du service d’anti-fraude ne cessent d’être cités, s’agit-il d’abus de pouvoir de la part de Mme la procureure générale ou d’excès de zèle de l’inspecteur de police judiciaire qui est à l’origine de l’installation de ce service suspendu par la lettre de la PG ?
Dans une interview accordée au journal Global News RDC ce vendredi 12 juillet 2024 dans ses locaux, la PG a fait savoir qu’elle n’a pas cédé aux pressions de la FEC/Ituri concernant la demande de s’impliquer pour le retrait sur le terrain des agents de l’anti-fraude déployés sur toute l’étendue de la province par l’inspecteur en chef de la police judiciaire, comme le racontent certaines personnes sur la toile.
“J’ai exécuté les ordres de la hiérarchie venus de Kinshasa de la part de Mr le secrétaire général à la justice, qui m’a instruit de veiller à la suspension de ce service inexistant et de notifier à l’inspecteur en chef de police judiciaire cette décision, puis d’écrire à sa hiérarchie avant d’ouvrir une action disciplinaire contre lui pour ses actes posés, et enfin de nommer un intérimaire qui doit le remplacer en tant qu’inspecteur en chef de police judiciaire.
Ci-joint la lettre du secrétaire général à la justice:
Elle a ajouté que c’est grâce à la FEC qu’elle a été informée de l’existence de ce service sur le terrain.
“L’inspecteur en chef était venu me voir pour l’installation de ce service, nous avons eu de longs entretiens avec lui, dès le début je n’étais pas d’accord, je lui avais demandé d’attendre l’harmonisation et la réactivation de ce service telle que voulue par Kinshasa, mais le monsieur s’est permis de recruter une pléthore d’agents en leur attribuant des cartes de service avec le sceau du parquet général que je n’ai même pas signé”, a-t-elle renchérit.
Ci-dessous, la lettre de la FEC dénonçant l’immixtion de la police judiciaire des parquets dans le contrôle fiscal:
Pour la PG, sa lettre apparue le 4 mai 2024, soit deux jours après la lettre de la FEC qui lui a été envoyée, n’explique pas ce que les gens pensent d’avoir cédé aux manœuvres de la FEC, mais nous avons simplement obéi aux ordres du secrétaire général à la justice.
Ci-joint, la lettre de Mme la procureure générale près la cour d’appel de l’Ituri ordonnant à l’inspecteur en chef de retirer tous les inciviques qu’il a déployés dans tous les territoires de la province, qui causent déjà de multiples tracasseries aux opérateurs économiques.
Eu égard aux différents arguments fournis et preuves allouées, la principale question qui se pose est la rapidité avec laquelle Mme la PG a réagi juste deux jours après la demande de la FEC/Ituri, ainsi que la question de l’excès de zèle de l’inspecteur en chef pour la création d’un service d’anti-fraude alors qu’il n’a pas compétence en tant que chef de la brigade judiciaire.
En tout état de cause, l’installation du service d’anti-fraude et la nomination de ses agents relèvent de la compétence du ministre de la justice qui en est le supérieur hiérarchique, et ce service ne doit pas être confondu avec la brigade de police judiciaire.
Patrick Ndibu Van