Les autorités du Sud-Kivu, l’une des provinces de la République démocratique du Congo (RDC) les plus riches en minerais, ont annoncé, vendredi 19 juillet, la suspension de toutes les activités minières pour “remettre de l’ordre” dans le secteur.
La province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC, est notamment riche en or, cassitérite et coltan. Ces minerais sont exploités principalement de manière artisanale par des sociétés de droit congolais mais à capitaux étrangers, chinois notamment.
L’exploitation minière, en proie aux violences de groupes armés et source de trafics vers les pays voisins tels que le Rwanda, a toujours posé problème. Des mesures plus ou moins radicales ont été annoncées par le passé, mais sans effet notable.
Dans la foulée des élections générales de décembre 2023, qui ont vu la réélection du président sortant, Félix Tshisekedi, les élections des gouverneurs ont eu lieu en mars 2024.
En fonction depuis juin, le nouveau gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, “veut remettre de l’ordre dans l’exploitation des minerais“, pour améliorer “la traçabilité” de la production et “maximiser les recettes” de la province, selon un membre de la cellule de communication du gouvernorat, Danny Bashige.
72 heures pour quitter les sites
Un arrêté provincial, daté du 18 juillet et diffusé vendredi, estime que “les services étatiques habilités à exercer dans les sites miniers ne savent plus remplir correctement leurs missions suite au désordre occasionné par les exploitants.“
Il stipule que “sont suspendues toutes les activités liées à l’exploitation minière sur toute l’étendue de la province” et que “toutes les sociétés, entreprises et coopératives visées […] sont tenues de quitter les sites et lieux d’exploitation dans les 72 heures“.
Dans un communiqué séparé, les autorités provinciales annoncent qu’une réunion sera organisée avec “les sociétés minières et leurs coopératives partenaires” le 30 juillet au bureau du gouverneur, avec deux points à l’ordre du jour : “état des lieux de l’exploitation minière dans la province” et “modalités de régularisation de l’exploitation minière“.
“Compte tenu de l’urgence et de l’importance de la réunion, aucune absence ne sera tolérée“, ajoute le texte.
“Nous saluons la décision du gouverneur de province et l’invitons à aller jusqu’au bout“, a réagi Tybert Kajemba, de l’Observatoire gouvernance et paix (OGP), ONG spécialisée dans les questions minières.
(AFP)