Nulle personne, quelle que soit la fonction occupée dans notre pays, ne pourra à nouveau usurper le droit souverain du peuple à désigner ses dirigeants, il ne pourra non plus truquer les résultats. Cette conclusion daté du 29 mai 2023, dernière sortie en date du Comité Laïc de Coordination (CLC) est d’une clarté absolue.

Le CLC, acteur majeur de la lutte pour le respect de la Constitution et pour l’alternance en 2018, s’était fait assez discret ces derniers temps.

Depuis quelques mois, face aux dérives du régime, aux orientations dangereuses prises par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la « machine » du CLC, sorte de chien de garde de la démocratie congolaise, s’est remise en marche. La répression violente qui a marqué la manifestation pacifique de l’opposition politique du 20 mai n’a fait qu’accentuer sa mobilisation.

Dans son dernier communiqué, daté du 29 mai, avant l’enlèvement du conseiller spécial de Moïse Katumbi en pleine journée à l’aéroport international de N’djili, le CLC fustige déjà la violence de la répression contre les opposants politiques.

Il pointe surtout du doigt la « collaboration » entre les forces de l’ordre et des milices privées, proches du parti présidentiel l’UDPS. Le communiqué explique : « Il est permis, sans aucun doute, de considérer qu’il existe au sein du parti au pouvoir des groupes spécialisés qui se comportent en milices et bénéficient de la tolérance, voire de la complicité des forces de la police ».

Le CLC replonge alors dans l’article 190 de la constitution qui « dispose que nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires, paramilitaires ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée » et met parallèlement en exergue la cécité et la paralysie de la justice congolaise qui offrent un terrain fertile sur lequel peut progresser cette dangereuse cohabitation entre les forces de l’ordre et ces milices qui peuvent agir en toute impunité.

Respecter la souveraineté du peuple

Outre cette dérive violente du pouvoir, le CLC en profite pour rappeler aussi que « les élections ne sont la propriété privée ni du Président de la CENI, encore moins celle du Président de la République et de son camps politique, mais bel et bien l’expression de la souveraineté du peuple. Ce peuple doit être respecté dans ses droits, car ayant payé au prix du sang son droit constitutionnel de désigner librement ses dirigeants ».

Des actes, des mobilisations

Fort de ces constats inquiétants, le CLC annonce donc que le moment est venu d’administrer des sanctions sévères et « d’intenter des actions pénales contre ceux qui créent des milices ou les arment de machettes, en profitant de l’impunité du pouvoir ». Il ajoute enfin que «le moment est venu de se mobiliser pour faire sanctionner ceux qui profitent de leur position dans la chaîne électorale pour confisquer cette souveraineté de tout un peuple afin de lui imposer des résultats truqués et tronqués qui leur soient favorables ».

Le CLC boucle son communiqué par un appel au peuple congolais de ne pas « céder au découragement ni à la fatalité. L’heure de bannir la peur et de se prendre en charge est arrivée. Nulle personne, quelle que soit la fonction occupée dans notre pays, ne pourra à nouveau usurper le droit souverain du peuple à désigner ses dirigeants ! »

(LibreAfrique)

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