La Cellule nationale de renseignements financiers – CENAREF – joue un rôle proactif en effectuant et en commanditant des études sur l’évolution des techniques spécifiques utilisées pour le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en République démocratique du Congo.
C’est dans cet ordre d’idées que la CENAREF a démantelé un réseau mafieux bien entretenu dans lequel sont impliqués quelques agents de la Direction générale des Impôts – DGI – et les sociétés minières.
Ainsi, l’on fait savoir que les opérations de ce réseau permettent à ses membres de détourner des millions de dollars au détriment de l’État congolais.
À en croire les enquêtes menées par la CENAREF, chaque fois qu’il est question pour les sociétés minières de payer la TVA, les agents de la DGI s’arrangent avec les entreprises minières pour qu’un montant dérisoire soit versé au Trésor public. La grosse somme restante prend la direction du compte privé d’un agent de la DGI qui, à son tour, fait le partage avec ses collègues membres du réseau mafieux.
Pendant ses enquêtes, la CENAREF a réussi à constater que ce réseau mafieux, bien entretenu, date de longtemps, et qu’il a des ramifications de Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, jusqu’à Kinshasa.
L’on indique que le réseau qui a mis sur pied des sociétés fictives en créant des comptes bancaires pour recevoir la TVA est constitué des agents des impôts de l’antenne DGE, en l’occurrence Muland A. Kabak et Numbi Kayembe. Leur cabinet fiscal, jouant le rôle de laboratoire, est situé sur l’avenue Cobalt numéro 30, quartier Makomeno, à Lubumbashi.
Sans tarder, la société AECI Mining DRC Sarl, identifiée parmi les sociétés qui entretiennent ce réseau, a vu ses comptes bloqués et son directeur financier, Patrick Kalambay, mis aux arrêts et transféré à la prison centrale de Makala. Il lui est reproché le fait d’avoir prélevé une somme dérisoire au profit du Trésor public, tandis qu’un gros montant prenait la destination du compte d’un certain Kayembe Numbi de la DGI actuellement recherché par le parquet de Lubumbashi.
La découverte de ce réseau mafieux montre, comme on peut s’en rendre compte, que ceux qui ont pris l’habitude de s’enrichir au détriment de l’État sont encore présents dans les régies financières, et que nombre d’opérateurs miniers, surtout des expatriés, n’ont jamais travaillé dans la transparence.