Dans une déclaration poignante, Bruno Lemarquis, Coordinateur résident et humanitaire à la Mission de stabilisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), a mis en lumière la détérioration alarmante de la situation humanitaire dans le pays.
Lors d’un briefing tenu le mardi, Lemarquis a souligné que la crise en RDC est non seulement l’une des plus graves, mais aussi l’une des plus complexes, prolongées, persistantes et négligées au monde.
La recrudescence de l’hostilité dans l’est de la RDC, en particulier dans la province du Nord-Kivu, préoccupe profondément. Lemarquis a détaillé des affrontements violents entre le groupe rebelle M23 et les forces armées congolaises, les FARDC, qui ont pris une tournure particulièrement grave. Ces affrontements ont entraîné des conséquences humanitaires désastreuses, notamment des déplacements massifs de populations vulnérables.
En outre, Lemarquis a souligné l’impact dévastateur des inondations qui touchent actuellement le pays. Ces inondations, d’une gravité sans précédent, affectent deux millions de personnes à travers différentes provinces congolaises. Les conséquences sont désastreuses, exacerbant une situation déjà critique.
L’aspect le plus déchirant de cette crise est la violence basée sur le genre et les violences sexuelles, qui ont atteint un niveau alarmant. Lemarquis a révélé que près de 110 000 cas ont été signalés en 2023, bien que ce chiffre ne représente probablement que la pointe de l’iceberg, laissant entendre que de nombreux cas restent non déclarés ou sous-déclarés.
L’attention internationale est captivée par des événements mondiaux tels que la guerre à Gaza et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Lemarquis craint que cette attention ne détournent les regards de la crise humanitaire en RDC, risquant ainsi de laisser dans l’ombre une catastrophe majeure.
La situation en RDC nécessite une réponse humanitaire urgente et soutenue de la part de la communauté internationale. Lemarquis appelle à une mobilisation mondiale pour répondre aux besoins pressants des populations affectées et pour atténuer les souffrances dans cette région déchirée par la violence et les catastrophes naturelles.
(Avec AP)