Le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a reçu vendredi la première nouvelle carte d’identité « sécurisée » qui va permettre à la République démocratique du Congo (RDC) de disposer d’un fichier général de sa population, après un hiatus de près de 40 ans. « Le président de la République Félix Tshisekedi a reçu ce vendredi 30 juin le premier modèle de la nouvelle carte d’identité nationale délivrée par l’Office national pour l’Identification de la Population (ONIP) », a indiqué la présidence sur Twitter, en ce jour du 63e anniversaire de l’indépendance de la RDC.
« Le rêve est devenu réalité. A cœur vaillant, rien d’impossible », a dit le chef de l’État, après avoir reçu sa carte d’identité, selon des images diffusées par la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) et une dépêche de l’agence congolaise de presse (ACP, officielle) reçue samedi à Bruxelles.
Avec le lancement de « cette opération d’identification effective et systématique », la RDC va disposer d’un fichier général et fiable, répondant aux besoins de l’efficacité de gestion de sa population et de la sécurité du territoire national », a pour sa part affirmé le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi Kankonde.
« Nous venons de très loin. La prochaine étape c’est de remettre la carte d’identité nationale à tout le monde. L’outil est déjà là. Nous allons nous arranger pour que nous puissions continuer l’octroi de la carte aux autres Congolais », a quant à lui expliqué le directeur général ad intérim de l’ONIP, Stanislas Kenza.
C’est en 1984 que les Congolais (Zaïrois à l’époque) avaient reçu leur dernière carte d’identité nationale. Et depuis 2006, c’est la carte d’électeur qui fait office de carte d’identité provisoire.
L’ONIP a été mis sur pied en 2014, avec comme tâches l’identification systématique et effective de la population, la constitution et l’entretien du fichier général de la population, la délivrance de la carte d’identité et d’autres imprimés de valeur produits à partir de la base de données de la population.
Le régime de l’ancien président Joseph Kabila Kabange avait tenté l’année suivante d’entamer le recensement de la population. Mais cela avait provoqué de graves violences car l’opération risquait de retarder la tenue des élections générales – prévues en 2016 et qui ont finalement eu lieu le 30 décembre 2018.
Le dernier recensement en RDC remonte à 1984, lorsque le pays s’appelait Zaïre et était dirigé par le maréchal Mobutu Sese Seko. Dans les communes, le fonctionnement des services d’état-civil est souvent très aléatoire.
(AFP)