Le bureau du Conseil supérieur de la Magistrature, réuni ce mercredi 4 septembre dans la salle des plénières de la Cour constitutionnelle, s’oppose à la décision du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, concernant l’interdiction de transfèrement des détenus préventifs à la prison centrale de MAKALA et à la prison militaire de NDOLO.
Dans un communiqué publié le même jour, le Bureau du Conseil supérieur de la Magistrature note que la prison centrale de MAKALA a été construite en 1957 avec une capacité d’accueil de 1 500 détenus pour une population de plus ou moins 250 000 habitants de la ville de Kinshasa.
À l’en croire, avec l’augmentation exponentielle de la population et l’accroissement de la criminalité, la solution appropriée pour résorber la surpopulation carcérale à la prison de Makala réside à la fois dans la construction de nouvelles prisons et maisons d’arrêt, et dans l’application stricte de la loi sur la détention ainsi que celle sur le régime pénitentiaire.
Pour le Conseil supérieur de la Magistrature, face à la hausse de la criminalité dans la ville, les arrestations et les détentions opérées par les magistrats constituent une réponse légale et adéquate pour sécuriser la population.
“En effet, le suspect est toute personne soupçonnée d’avoir commis une infraction ou violé la loi pénale. Demander au magistrat de ne pas l’arrêter ni le transférer à la prison constitue une violation flagrante de la loi et surtout une autre manière d’installer, au sein de la société congolaise, les règles de la vengeance privée et la loi du plus fort”, peut-on lire dans ce communiqué.
Contrairement aux déclarations faites lors des sorties médiatiques du vice-ministre de la Justice, le Conseil supérieur de la Magistrature affirme que les magistrats ne sont pas responsables de la tentative d’évasion qui a eu lieu à la prison de MAKALA.
Juste après la tentative d’évasion, survenue lundi 2 septembre dernier à la prison centrale de Makala, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a pris un certain nombre de mesures. Parmi ces mesures, il y a notamment : l’interdiction du transfert par les magistrats des parquets des détenus au CPK, sauf autorisation du ministre de la Justice et ce, jusqu’à nouvel ordre ; l’intensification du processus de désengorgement des prisons de Makala, Ndolo et de l’intérieur du pays ; et l’accélération du projet de délocalisation du CPK par la construction d’une nouvelle prison excentrée de la ville de Kinshasa.