En République démocratique du Congo (RDC), se poursuit le procès de six militaires, parmi lesquels deux officiers de la Garde républicaine, après le bain de sang – une cinquantaine de morts et des dizaines de blessés – lors d’une manifestation anti-Monusco le 30 août.
Les militaires sont poursuivis notamment pour crime contre l’humanité par meurtre et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline. Vendredi 9 septembre, la cour militaire est entrée dans le fond du dossier, avec l’audition des témoins et renseignants.
Entendu vendredi comme renseignant du ministère public, le directeur des Renseignements de la 34ème région militaire, le colonel Franck Utunda, a directement chargé la Garde républicaine. Il accuse ses membres d’avoir tiré sur des manifestants, non armés selon lui, alors qu’il tentait de convaincre ces derniers pour qu’ils aillent déposer leur mémo auprès de qui de droit.
Le colonel Utunda affirme que la Garde républicaine l’a d’abord désarmé avant de tirer sur la centaine de personnes qui manifestaient : « J’étais là, nous avons compté 42 morts et 33 blessés sur place. »
En réaction, le principal accusé, le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde républicaine au Nord-Kivu, affirme avoir été informé par la 34ème région militaire que ceux qui prévoyaient la marche étaient des supplétifs du M23 et des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui voulaient s’emparer de la ville de Goma. « Notre rôle était la dissuasion pour éviter les troubles sécuritaires dans une ville en état de siège et menacée par la rébellion », a-t-il déclaré.
Des défenseurs des droits humains présents à l’audience estiment que les renseignements militaires doivent prouver ces informations selon lesquelles les adeptes de la secte Wazalendo, qui avait appelé à manifester le 30 août, étaient des supplétifs du M23 et des FDLR.
(Avec RFI)