Près de huit mois après son arrestation par l’auditorat militaire, l’acteur politique Augustin Kuratabo est détenu depuis le 22 mars 2024 dans la prison centrale de Bunia, sans aucun respect de la procédure légale régissant la procédure pénale, que ce soit en flagrance ou en situation ordinaire.
Si la prison est un lieu où seuls les condamnés qui purgent leurs peines sont incarcérés, cela n’en est pas le cas pour les prisons de la RDC en général et de l’Ituri en particulier. Il s’avère qu’au nom des opinions émises ou d’une adversité politique, un citoyen congolais peut être incarcéré dans la prison sans respect ni de la procédure pénale ni de quoi que ce soit, estiment les observateurs.
C’est le cas de l’acteur politique Augustin Kuratabo, dit Askanti Sana, à qui le registre de la prison centrale de Bunia ne reprend pas son dossier comme prisonnier régulier, malgré les faits de propagation des faux bruits qui lui sont imputés par l’auditorat militaire.
C’est après une vérification conjointe dudit registre par les autorités pénitentiaires et quelques témoins ce vendredi 25 octobre que ce constat a été fait, à la grande désolation de l’acteur politique.
Une certaine opinion révèle que, depuis l’instauration de l’état de siège en Ituri, quelques leaders d’opinion ont été arrêtés pour leurs discours qui, dans la plupart des cas, semblent coincer les autorités militaires en place, mais leurs dossiers finissent toujours soit par être relégués à l’idéologie soit par le silence de ces leaders d’opinion.
Il est à signaler qu’avant son entrée à la prison centrale de Bunia, l’acteur politique Augustin Kuratabo était en conflit ouvert avec le régime de l’État de siège sur le dossier de l’Église catholique, qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Du côté des autorités, ces acteurs politiques seraient ceux qui poussent la population à la révolte par leurs discours populistes, une accusation que rejettent souvent ces habitués de la scène politique.
Il reste à savoir si le ministre de la Justice, les organisations de droits de l’homme ainsi que certains intervenants dans le secteur judiciaire réussiront à remédier à ce malaise de la justice qui sème la méfiance au sein de la société congolaise en général et iturienne en particulier.
Qui vivra verra…