Un peu trop de travail? Des partiels particulièrement ardus? Des enfants à gérer et pas assez de sommeil? Six heures de route? Toutes les excuses sont bonnes pour s’ouvrir une petite cannette de boisson énergisante. En 2022, Red Bull, un des leaders du marché, déclarait avoir écoulé pas moins de 11,6 milliards de canettes dans le monde entier.
Sauf que souvent ces canettes se retrouvent associées à de l’alcool, pour créer des cocktails pas forcément très fins, mais qui rencontrent un franc succès. Des chercheurs italiens se sont demandés si ces mélanges étaient une si bonne idée, en étudiant notamment les effets à long terme sur le cerveau, rapporte le média en ligne ScienceAlert.
Une équipe de recherche des universités italiennes de Cagliari (Sardaigne) et de Catane (Sicile) a choisi de beaux rats adolescents mâles et les a séparés en trois groupes. Le premier a reçu de l’alcool, le second des boissons énergisantes et le dernier un mélange des deux. À travers divers tests, dont des scans cérébraux et des évaluations comportementales, ils ont analysé les effets sur les fonctions cognitives jusqu’à cinquante-trois jours après la consommation. Le détail de leurs travaux est paru dans la revue scientifique Neuropharmacology.
Une joie éphémère
Les rats ayant consommé le cocktail alcoolisé ont montré des changements durables dans leur capacité d’apprentissage et de mémoire, provoqués par une altération de l’hippocampe, la zone du cerveau responsable de ces fonctions cognitives. Bien que les rats ont initialement montré une amélioration de certaines fonctions cérébrales, ces progrès n’ont pas duré. Sur le long terme, à l’âge adulte, leurs capacités cérébrales ont même diminué. L’étude révèle alors que la plasticité de l’hippocampe, qui permet au cerveau de s’adapter face à de nouvelles informations et exigences, pouvait avoir été affectée.
Dans leur étude, les scientifiques expliquent: «Dans l’ensemble, l’analyse de toutes les données obtenues suggère fortement que l’alcool mélangé avec des boissons énergisantes, pendant l’adolescence, peut avoir des répercussions qui ne sont pas nécessairement la somme de celles observées avec l’alcool ou les boissons énergisantes seules et affectent de manière permanente la plasticité de l’hippocampe.»
Les niveaux de boissons administrés aux rats correspondaient à une consommation excessive, ce qui fait écho à un comportement de plus en plus répandu chez les jeunes. Cette expérience étant réalisée sur des rongeurs, ses résultats ne sont évidemment pas entièrement applicables à l’être humain et de nombreux facteurs doivent être pris en compte.
Néanmoins, elle soulève des préoccupations justifiées concernant la consommation excessive de boissons énergisantes. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que deux liquides individuellement nuisibles à la santé ne font pas bon mélange. À consommer avec modération.
Korii