CHRISTOPHE-LUTUNDULA-EXPLIQUE

Le 11 novembre dernier, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula expliquait que du matériel militaire acheté par la RDC n’est pas arrivé à destination. Le refus du transporteur de le livrer serait dû à une obligation onusienne de notification de ces achats d’armes.

Depuis ce vendredi et cette déclaration du chef de la diplomatie congolaise, faite en présence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, les réseaux sociaux congolais s’enflamment. Les Nations Unies, qui seraient responsables de ce que le ministre a baptisé « un embargo qui ne dit pas son nom » sont dès lors présentées comme un soutien évident du Rwanda qui, lui, peut acheter les armes sans notification avant de les fournir aux rebelles. L’Union européenne n’est pas épargnée, la France est en tête du peloton des plus ciblés par la twittosphère.

Que sait-on de cette commande ?

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères explique dans sa communication : « On a refait la liste des armes à déclarer par ceux qui nous les vendent. Il y a des banques, des transporteurs et même ceux qui fabriquent les armes qui ne veulent pas traiter avec nous ». Selon le ministre, la RDC serait « sur la liste noire » et de poursuivre en affirmant qu’il y a « un cas qui se produit maintenant. Je ne vais pas donner de détails. Au moment où je vous parle, ce qui a été acheté ailleurs, le matériel militaire venait par ici mais en cours de route le transporteur a dit non, non, non, ça ne peut pas arriver en RDC. »

L’actualité, on peut espérer que ce débat pourra se tenir très rapidement. « Il faut que ce débat revienne au parlement. Il ne peut pas se limiter à la twittosphère, explique le député, joint par la Libre Afrique. « Le ministre doit expliquer où en sont les efforts du pays vis-à-vis de cette obligation de notification. Je vais appeler à plus de responsabilités du gouvernement », poursuit le député. « Ce problème de notification, s’il y en a un, n’est pas apparu hier. Qu’a fait le ministre dans ce dossier depuis sa nomination ? »

« On n’a pas dû attendre d’être face au M23 pour chercher à acheter des armes. Ce n’est pas maintenant que ce souci de notification s’est présenté. Comment se fait-il qu’on semble le découvrir aujourd’hui ? », s’interroge un autre député, lui aussi de l’Union sacrée qui ajoute, « c’est comme si on cherchait une échappatoire face à l’impuissance de notre armée. Le ministre doit nous expliquer ce qu’il s’est réellement passé. Qu’est-ce qui aurait été acheté ? Qu’est-ce qui aurait été dépensé ? Qu’est-ce qui aurait posé un éventuel souci ? Comment expliquer que le Congo soit tombé sur le seul transporteur zelé qui décide seul, sans y être convié par personne, de rebrousser chemin… c’est très étrange ».

Contacté, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, présent lors de la sortie du ministre Lutundula, a préféré botter en touche et renvoyer vers le ministre des Affaires étrangères : « Je n’ai pas de détails particuliers en dehors de ce qu’a dit le Vice-Premier ». Un Vice-Premier que nous ne sommes pas parvenus à contacter ce mardi.

GNEWSRDC/Libre Afrique

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