Le président rwandais a ouvert la voie lundi 11 mars 2024 à une rencontre avec son homologue congolais pour discuter de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
“Il a été convenu que le président [rwandais Paul] Kagame accepterait de rencontrer le président [congolais Félix] Tshisekedi à une date qui sera indiquée par le médiateur”, a indiqué à la presse lundi 11 mars Téte António. Le ministre angolais a ajouté que chaque partie doit encore “travailler à cette étape”.
Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre bilatérale entre Paul Kagame et le président angolais Joao Lourenço, médiateur de l’Union africaine (UA).
“Les chefs d’État se sont mis d’accord sur les mesures clés à prendre pour s’attaquer aux causes profondes du conflit”, a seulement indiqué de son côté la présidence rwandaise sur son compte X.
L’échec du “mini-sommet”
Les présidents rwandais et congolais se sont rencontrés pour la dernière fois dans la capitale éthiopienne Addis Abeba le 16 février. C’était en marge d’un sommet des dirigeants de l’UA, lors d’un “mini-sommet” chapeauté par Joao Lourenço. Selon deux sources diplomatiques à Addis Abbeba, la rencontre était très tendue et s’est finie par un “échange d’insultes”.
Fin février, la présidence de la RDC avait indiqué sur son compte X, citant également Téte António, que “le président Félix Tshisekedi aurait donné son accord de principe pour rencontrer son homologue du Rwanda”.
La présidence congolaise rappelait également que “Félix Tshisekedi exige le retrait du territoire congolais des troupes du RDF (armée rwandaise), la cessation des hostilités et le cantonnement des rebelles du M23 avant de rencontrer Paul Kagame”.
Crise RDC-Rwanda
Les affrontements se sont récemment intensifiés dans l’est de la RDC. Après huit ans de sommeil, le M23, rébellion majoritairement tutsi, a repris les armes fin 2021 et, avec l’appui de l’armée rwandaise, s’est emparé de larges pans du Nord-Kivu, province de près de 60 000 km² frontalière du Rwanda et de l’Ouganda.
Le regain de violence a provoqué de nouveaux déplacements de populations. Les Nations unies estimaient la semaine dernière à déjà plus de 100 000 le nombre de nouveaux déplacés du fait de ces combats.
Fin 2023, l’ONU estimait que près de sept millions de personnes étaient déplacées en RDC, dont 2,5 millions uniquement dans le Nord-Kivu. Des centaines de milliers s’entassent dans des camps à la périphérie de Goma, chef-lieu de la province.
Avec AFP