Le congrès a définitivement adopté jeudi 8 décembre la loi visant à protéger le mariage pour tous aux États-Unis. Après le Sénat, la chambre des représentants a voté le texte pour sanctuariser le mariage aux couples de même sexe, pour éviter une annulation de ce droit par la Cour suprême, comme cela avait été le cas pour l’avortement en juin.
Certains juges conservateurs de la Cour suprême ne s’en cachent pas : après avoir annulé le droit à l’avortement en juin, ils voudraient aussi retirer celui des couples homosexuels à se marier – pourtant garanti par un arrêt de 2015, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson.
Cette nouvelle loi voulue par la Maison Blanche vise donc à protéger le mariage pour tous. Ce texte baptisé le « Respect For Marriage Act » a été voté par les deux chambres du Congrès : il doit encore être signé dans les prochains jours par le président Joe Biden avant d’entrer en vigueur.
Celui-ci a salué « une mesure essentielle pour garantir aux Américains le droit de se marier avec la personne qu’ils aiment ». Une large majorité des Américains soutiennent le mariage entre personnes de même sexe, y compris dans les rangs républicains. Mais la droite religieuse y reste majoritairement opposée.
Pas de garantie absolue
Pourtant cette loi n’est pas une protection absolue. Certes, elle abroge les législations qui ne définissait le mariage que comme une union « entre un homme et une femme » et interdit aux agents d’état civil – quel que soit l’État dans lequel ils travaillent – de discriminer les couples « en raison de leur sexe, race, ethnicité ou origine ».
Mais le texte n’oblige pas les États qui le refuserait à célébrer des mariages entre couple de même sexe si ce droit était finalement annulé par la Cour suprême. Et le temple du droit semble déjà prêt à autoriser certains commerces américains à refuser de servir des couples de même sexe, au nom de la liberté d’expression. Il pourrait trancher en ce sens dès cet été.
La nouvelle loi a été votée par l’ensemble des élus démocrates de la chambre, 169 élus républicains ayant voté contre. « Je pense que c’est la mauvaise voie à suivre » a même déclaré Jim Jordan, représentant de l’Ohio et proche de l’ex-président Donald Trump.
Hommage à Harvey Milk
Quelques minutes avant le vote, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a rendu hommage à Harvey Milk, le premier conseiller municipal de Californie ouvertement gay, assassiné en 1978 :
« Il avait dit un jour à ses partisans “j’ai goûté à la liberté, je ne reviendrai pas en arrière”. Aujourd’hui, la Chambre se tient fièrement aux côtés des forces de la liberté, contre le retour en arrière », a affirmé l’élue, qui descendra du perchoir en janvier et s’est réjouie que celle-ci soit « l’une des dernières lois » qu’elle signera en tant que « Speaker ».
Avec RFI