Après le séisme de magnitude 6,8 qui a touché le sud du Maroc vendredi soir, le bilan s’alourdit toujours. On dénombre pour l’heure au moins 2 122 morts et 2 421 blessés. Rabat n’a toujours pas demandé d’aide internationale. Mais le gouvernement marocain a tout de même accepté l’aide de quatre pays, l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis.
On avait rarement vu une collaboration aussi rapide et efficace entre deux voisins, le Maroc et l’Espagne, qui ne sont pas toujours en bons termes, commente notre correspondant à Madrid, François Musseau.
Cette fois-ci, l’Espagne a réagi immédiatement aux demandes d’aides du Maroc : 56 éléments de l’unité militaire de secours, ainsi que des chiens spécialisés, ont été dépêchés sur place à bord d’un A400, qui a décollé ce dimanche matin de la base aérienne de Saragosse, pour aider à sortir les possibles survivants sous les décombres.
Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a précisé que son pays enverrait tous les effectifs dont le Maroc aura besoin pour cette tâche colossale. Même la Catalogne et d’autres régions ont proposé leur aide logistique. Le pays se montre donc très coopératif, même si aucune victime, voire aucun blessé, n’est à déplorer pour l’instant côté espagnol.
Les Marocains sont la première communauté étrangère en Espagne et les relations connaissent une lune de miel depuis qu’au printemps, le chef du gouvernement Pedro Sanchez s’étant rangé du côté des thèses marocaines vis-à-vis du Sahara occidental occupé par Rabat.
Accord du gouvernement marocain
Pour se rendre dans les zones sinistrées, les pays qui veulent envoyer des renforts doivent impérativement avoir cet accord du gouvernement marocain, qui ne l’a donc pour l’instant donné qu’au compte-gouttes. Les principaux renforts sont ainsi venus d’Espagne, mais également du Qatar.
De son côté, Emmanuel Macron l’a redit, la France est prête à envoyer une aide au Maroc à la seconde où le pays en fera la demande. Selon l’ambassadeur de France au Maroc, si le royaume ne sollicite pas plus la solidarité internationale, c’est parce que les autorités veulent avant tout poursuivre leur évaluation de la situation, avant d’éventuellement mobiliser des secours étrangers, qu’ils soient étatiques ou en provenance d’ONG et associations.
Seuls les bénévoles ne sont pas concernés par cette contrainte. C’est ainsi qu’une équipe de pompiers français a pu de son initiative se rendre dans la zone sinistrée en apportant 300 kg de matériel avec elle.
Mais au-delà de ces moyens humains, il est également question de donations financières. De nombreuses organisations comme le Secours populaire ou encore la Croix-Rouge ont annoncé à la suite du séisme mobiliser leurs fonds d’urgence, une aide bien plus simple à acheminer puisque ces organismes disposent d’antennes locales.
► En Belgique, la population d’origine marocaine représente près de 5% de la population, soit 550 000 personnes, selon une estimation de 2020. Elle est très affectée par le séisme dans leur pays d’origine et cette population cherche à se mobiliser. Les associations dissuadent d’apporter des dons en nature proposent plutôt de donner de l’argent, utilisable immédiatement. Mohamed Dahmane est le porte-parole de l’association Solidarité bruxelloise action réaction (SBAR) qui fait des maraudes à Bruxelles, du soutien scolaire ou des « frigos solidaires ». SBAR est aussi active depuis des années dans la région de Chichaoua durement touchée par le séisme et l’association y envoie de l’argent et des bénévoles.
(RFI)