Le peuple auriverde s’est déplacé en masse pour venir se recueillir auprès du légendaire footballeur.
«Il représentait tout pour le football». Des Etats du Sud, de Rio ou de São Paulo, des milliers de Brésiliens ont convergé lundi au stade de Santos pour exprimer leur «gratitude» et se recueillir auprès de la dépouille recouverte de fleurs blanches du légendaire Pelé. Le stade Vila Belmiro de 16.000 places accueille depuis 10h00 locale (13h00 GMT) une veillée de 24 heures ouverte au public. Au centre du terrain, sous un grand auvent avec des chaises pour prendre le temps de se recueillir, est exposé le cercueil ouvert où repose celui que beaucoup considèrent comme le plus grand footballeur de l’histoire. Les tribunes sont parées d’immenses banderoles en mémoire de la star décédée le 29 décembre à l’âge de 82 ans, avec pour inscriptions «Vive le roi» ou «Pelé éternel».
Mardi, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, sera enterré lors d’une cérémonie privée dans le cimetière de la ville portuaire au sud de São Paulo. «Il n’y a pas de mots pour le décrire, il représentait tout pour le football», dit à l’AFP Pedro Stolber, 71 ans, avant d’entrer dans le stade où «O Rei» a joué de 1956 à 1974. «C’est émouvant de voir les gens lui rendre hommage. C’est le roi, n’est-ce pas», dit-il visiblement affecté, les yeux cachés par des lunettes de soleil. Avec son épouse Clady, 67 ans, il a quitté vendredi l’Etat de Parana, dans le sud du Brésil, à plus de 400 km de Santos, au lendemain de l’annonce du décès du seul joueur à avoir remporté trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970).
Foule en noir et blanc
grandiose», dit Cristian Abreu, un adolescent de 16 ans, habitant de Santos, parmi les premiers arrivés sur place dès 06h30. «Le Brésil a perdu une icône du football. Pelé a fait connaître Santos dans le monde entier, il doit être vénéré», juge Fernandes Jose de Oliveira, chauffeur de 56 ans, venu lundi matin de Sao Paulo, la capitale économique du pays située à deux heures de route.
J’ai toujours dit à mon fils qu’il y a trois choses sur lesquelles on ne peut pas discuter : le ballon est rond, l’herbe est verte et Pelé est le plus grand.Carlos Mota
Dans le stade où la foule est guidée par un chemin de barrières métalliques, résonnait la chanson «Mi legado» («Mon héritage») interprétée par le mythique numéro 10 : «Je suis Pelé grâce à toi / Je suis Pelé, mon héritage est pour toi». Bien que majoritaires, les supporters de Santos n’étaient pas les seuls à afficher leurs couleurs. «Mon enfance a été marquée par ce que Pelé a fait pour le Brésil», indique Carlos Mota, agent bancaire de 59 ans, qui porte un maillot du club de Fluminense de Rio de Janeiro. Il a voyagé depuis la «Cité merveilleuse» avec son fils de 12 ans, Bernardo, vêtu du maillot du FC Barcelone. «Il est normal qu’avec le temps les choses s’oublient un peu, mais j’ai toujours dit à mon fils qu’il y a trois choses sur lesquelles on ne peut pas discuter : le ballon est rond, l’herbe est verte et Pelé est le plus grand», affirme-t-il.
carrière, a joué pour deux clubs : Santos et le New York Cosmos. «Il a conquis le monde, il était très charismatique», dit en quittant la veillée Kianny Sanches, une infirmière de 29 ans. Elle tenait des fleurs blanches qu’elle espérait déposer au pied d’une statue de Pelé à l’extérieur du stade. «C’était émouvant, triste, mais il y a aussi un sentiment de gratitude pour tout ce qu’il a fait pour le Brésil, pour le football brésilien. On est reconnus dans le monde entier grâce à Pelé».
Avec le figaro