L’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite (ACOFEPE) est révoltée d’apprendre la disparition brutale de la journaliste Jemimah Mambara Mogwo, décédée ce dimanche 24 novembre 2024 à l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, des suites de blessures graves infligées par des bandits armés, communément appelés kuluna.
Selon des sources crédibles, la consœur Jemimah Mogwo, après avoir présenté une édition du journal à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), avait quitté son lieu de travail tardivement, aux environs de 23 heures, pour se rendre à l’arrêt de transport en commun afin de regagner son domicile familial. C’est aux abords du camp Kokolo qu’elle a été violemment attaquée par ces bandits notoires, laissant des blessures critiques qui ont conduit à son hospitalisation. Malheureusement, malgré des soins d’urgence, elle n’a pas survécu.
L’ACOFEPE qualifie cet acte de barbare et d’atteinte grave aux droits humains, notamment au droit fondamental à la sécurité. Ce drame souligne également le manque de mesures adéquates de protection des journalistes, particulièrement pour ceux qui exercent tardivement. L’absence d’un transport sécurisé pour le personnel travaillant en horaires décalés met davantage en lumière une négligence préoccupante de la hiérarchie, qui aurait dû prévoir des dispositifs adaptés pour assurer leur sécurité.
Face à cette montée inquiétante de l’insécurité urbaine à Kinshasa, l’ACOFEPE lance un appel urgent aux autorités :
- Au Gouverneur de la ville de Kinshasa : Renforcer la sécurité dans les zones les plus sensibles, notamment autour des lieux de travail nocturnes, pour protéger les populations et leurs biens. Des mesures strictes doivent être prises pour traquer et neutraliser les groupes kuluna qui opèrent en toute impunité.
- Au Ministre national de la Communication et Médias : Doter les médias publics, tels que la RTNC, de moyens logistiques appropriés, notamment des bus pour le transport sécurisé des journalistes travaillant tardivement. Cette initiative renforcerait les mécanismes de protection des professionnels de la presse, essentiels au bon exercice de leur métier.
En ce moment de grande douleur, l’ACOFEPE présente ses condoléances les plus attristées à la famille de la regrettée Jemimah Mambara Mogwo, à ses collègues de la RTNC, ainsi qu’à toute la communauté journalistique congolaise.
La mort de notre consœur ne doit pas rester vaine. L’ACOFEPE s’engage à poursuivre son plaidoyer pour des conditions de travail sécurisées et dignes pour les femmes journalistes en République Démocratique du Congo.
ACOFEPE