Suite à la publication, le vendredi 19 juillet dernier, par le journaliste congolais Stanis Bujakera, de vidéos montrant des détenus entassés les uns sur les autres dans des couloirs, des toilettes ou des douches à la prison centrale de Makala, des militaires en provenance du Camp Colonel Kokolo ont débarqué le dimanche 21 juillet vers 04 h du matin à la prison centrale de Makala pour récupérer tous les appareils détenus par les prisonniers, alerte Emmanuel Adu Cole, Président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP).
“Selon les informations en notre possession, ces militaires ont confisqué les appareils ainsi que des sommes d’argent en espèces. La même source indique que ces militaires ont récupéré 3 000 USD au pavillon 8 chez un détenu politique”, renseigne cet activiste des droits humains.
A l’en croire, ces appareils téléphoniques apportent une aide précieuse aux détenus pour leur survie, car l’État congolais ne dispose pas de moyens financiers adéquats pour nourrir et soigner plus de 15 000 personnes détenues.
En outre, le Président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) déplore cet acte, qui fait suite à la diffusion d’images des détenus, pourtant réelles, car le peuple a le droit d’être informé.
Dans ces vidéos publiées sur le compte X de Stanis Bujakera, on peut voir des détenus entassés les uns sur les autres dans des couloirs, des toilettes ou des douches.
Pour Stanis Bujakera, des gens souffrent dans cette maison carcérale en raison du manque d’espace.
“Entassés dans de petites pièces ou dans les couloirs, les douches ou les toilettes, voire debout par manque de place pour se coucher ou même s’asseoir, les prisonniers de la prison centrale de Makala vivent dans des conditions inhumaines et affreuses, suite notamment à la surpopulation. Construite pour 1 500 personnes, elle accueille à ce jour plus de 15 000 détenus. Comment dorment les détenus et dans quelles conditions ? J’y étais, et je vous fais vivre le calvaire”, peut-on lire sur son compte X.
Pour rappel, condamné à six mois de prison pour un article mettant en cause les services de renseignement militaires dans la mort d’un opposant, le journaliste Stanis Bujakera a lui-même été incarcéré dans cette prison qu’il qualifie d’inhumaine et de mouroir.
Construite officiellement pour une capacité de 1 500 détenus, le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (ex-prison centrale de Makala) compte aujourd’hui plus de 15 000 détenus, en majorité non condamnés.
Eldad B