“Le peuple d’abord“, c’est d’abord le panier de la ménagère, le pouvoir d’achat, et autres besoins économiques et sociaux que l’État a l’obligation constitutionnelle d’assurer l’accès aux citoyens, comme le précisent les Articles 47 et 48 de la Constitution :
– L’art. 47 “Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti” ; et
– L’art. 48 “Le droit à un logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique sont garantis”…
Bien qu’ayant été subtilement banni du discours officiel faute de volonté politique et de mesures d’application, “Le peuple d’abord”, c’est aussi la liberté d’expression démocratique, d’opinion et de manifestation pacifique que la Constitution, sur pied de l’article 26, garantit aux citoyens pour exiger des autorités, l’amélioration de leurs conditions de vie et ce, en conformité avec les prescrits de cette Constitution.
Dès lors, la campagne patriotique et citoyenne “TOLEMBI PASI” a le mérite d’être un segment de “le peuple d’abord” et une sonnette d’alarme inoffensive, tirée par les citoyens, forts de leurs droits garantis par les articles 23, 25, 26, 36, 37, 47, 48 de la Constitution, pour sensibiliser les autorités et leur rappeler pacifiquement le devoir constitutionnel qui leur incombe d’assurer au peuple, l’accès à la nourriture, à l’emploi, à l’eau potable, à l’électricité, aux soins médicaux, à l’hygiène, à la sécurité, et j’en passe. Il ne s’agit donc pas ni d’une offense ni d’une atteinte à la sûreté de l’État. Malheureusement, ces revendications tout à fait légitimes sont aujourd’hui érigées soit en délit de sédition, d’atteinte à la sûreté de l’État ou d’offense à je ne sais qui.
Depuis bientôt trois semaines, dans l’indifférence des autorités, Gloria SENGA PANDA et Robert BUNDA MANGUBU, initiateurs de la campagne pacifique et légale “Tolembi Pasi”, campagne portant sur l’idéal “le peuple d’abord” ont été enlevés par des nervis mieux identifiés et depuis, ils sont arbitrairement détenus au secret dans des cellules pourtant supposées fermées. Leur arrestation et leur détention arbitraires s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie systématique annoncée à MbujiMayi, visant à faire taire toutes les voix dissidentes et à empêcher toute revendication populaire contre la corruption, les malversations financières, l’enrichissement illicite, le bradage des ressources naturelles, etc.
Il s’agit ici, de la part du pouvoir en place, d’un abus de pouvoir avéré et récurrent qu’aucune disposition d’aucune loi de notre arsenal juridique n’autorise personne ni aucun service à commettre, quel qu’en soit le prétexte.
En réitérant ma vive condamnation, j’associe ma voix à celle de toutes les autres personnes et organisations de défense des droits de l’Homme pour exiger la libération sans condition de ces jeunes défenseurs des ventres affamés. Leur place est dans la rue pour manifester et non dans les geôles pour que leur liberté y soit bâillonnée. Nos mémoires sont encore fraîches pour ne pas oublier la tragique disparition de Chérubin Okende d’heureuse mémoire, dont les circonstances de son odieux assassinat n’ont jamais été élucidées et ce, en dépit de la thèse mensongère soutenue par une justice aux ordres dans le but de protéger les auteurs, complices et commanditaires de ce crime qui ne restera pas impuni.
Force est de relever que pendant que Gloria et Robert croupissent au secret, les auteurs, complices et bénéficiaires et autres receleurs des malversations financières, détournements, corruptions de tous ordres courent en toute impunité, affichant ostentatoirement leur enrichissement illicite, avec la complicité totale et l’assentiment de toutes les institutions confondues, dont le pouvoir judiciaire et les nervis qui détiennent Gloria et son compagnon d’infortune.
André Claudel Lubaya,
Président du parti politique Union démocratique africaine Originelle (UDA Originelle)