Dans une interview accordée le jeudi 22 février à nos confrères de la Radio Okapi, l’ambassadeur de l’UE en RDC, Nicolas Berlanga Martinez soutient que le protocole d’accord signé le 19 février entre l’Union Européenne (UE) et le Rwanda, pour favoriser le développement de chaînes de valeur « durables » et « résilientes » pour les matières premières, marque la volonté de créer une feuille de route pour étudier et la transparence et la traçabilité de tout commerce des minerais stratégiques.
Pour lui, ce protocole d’entente parle beaucoup de la diligence, c’est-à-dire la transparence, la traçabilité, de tout commerce, qui puisse se faire autour des minerais stratégiques.
«Nous sommes confiants qu’à travers ce qui est dans ce protocole d’entente (…), je pense que ça va nous aider pas seulement dans la région mais aussi d’une manière très générale, mais aussi pour tout ce qu’il s’agit du commerce illicite, de tout commerce des minerais stratégiques », a-t-il souligné.
Par ailleurs, dans un communiqué signé mercedi 21 Février par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, le gouvernement congolais a estimé que la signature d’un tel accord avec le Rwanda dont le sous-sol ne regorge pas de ces minerais, est une façon pour l’UE d’encourager la poursuite du pillage des richesses congolaises par le Rwanda.
De son côté, sur son compte X, le candidat malheureux aux élections de 2023 et prix Nobel de la paix, Denis Mukwege a estimé qu’avec ce partenariat, l’exécutif européen atteint non seulement le paroxysme du cynisme en matière de géostratégie, mais s’illustre à nouveau dans une politique de double standard qui mine la crédibilité des institutions internationales.
“Le conflit qui perdure à l’Est de la RDC depuis presque 30 ans, qui est le plus meurtrier depuis la 2e guerre mondiale, est principalement économique, et le lien entre l’exploitation et le commerce illégal des minerais est reconnu comme une cause profonde de la violence et de graves violations des droits humains, et l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC, le pillage de ses ressources naturelles et minières et la commission des crimes les plus graves, notamment le recours aux violences sexuelles comme méthode de guerre et comme stratégie de terreur, est largement documenté, notamment par les Nations Unies”, avait-il déclaré.
La rédaction