Six prévenus se retrouvent sur les bancs des accusés de la Cour militaire du Nord-Kivu.
Parallèlement au rappel du gouverneur militaire du Nord-Kivu à Kinshasa pour consultation, à la suspension de deux officiers supérieurs de la Police Nationale Congolaise et à leur rappel à Kinshasa (le commissaire supérieur principal José Bongo Wifema, Commandant en charge des Opérations de la ville Goma, et le commissaire supérieur Martin Luna Kimanga, Commandant en charge des Renseignements dans la ville de Goma), la Cour militaire du Nord-Kivu a débuté ce mardi un procès en flagrance contre les soldats présumés auteurs des massacres du 30 août.
Six prévenus se sont présentés devant les juges, un colonel, un lieutenant-colonel et 4 soldats.
Pour le ministère public, qui faisait aussi face à une délégation composée notamment des ministres de la Défense et de l’Intérieur revenus de Kinshasa : « Les faits commis par le groupe des soldats et officiers supérieurs l’ont été de manière concertée et à leur initiative. Il ne s’agissait pas d’une action étatique ».
En d’autres termes, ces six prévenus apparaissent comme les fusibles qui devront se charger de la responsabilité de ce massacre en créant un écran de fumée qui permettra d’épargner toute la hiérarchie militaire et politique de Kinshasa… A condition, évidemment, d’accepter que six lampistes soint capables de mobiliser la Garde présidentielle et lancer une offensive meurtrière sur Goma…
« La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique », selon un adage attribué à Georges Clémenceau, président du Conseil français de 1906 à 1909 puis de 1917 à 1920.
(Avec Libre Afrique)